Disciple le plus doué du peintre Jean-Baptiste Fresez, Nicolas Liez (né en 1809 à Neufchâteau/Vosges, décédé le 30 août 1892 à Dresde) réussit à dépasser le simple rendu topographique de sites pittoresques pour atteindre un romantisme d’inspiration allemande. C'est en 1870 qu'il peint son tableau probablement le plus important : La ville de Luxembourg. Celui-ci illustre le début du démantèlement de la forteresse décidé par le Traité de Londres en 1867. Ainsi, au premier plan, des ouvriers sont en train de détruire un mur de la forteresse près de la Porte de Trèves.
Sur ce tableau, Nicolas Liez ne respecte nullement les proportions et la perspective. La hauteur des rochers et du pont du chemin de fer est accentuée pour insister sur la grandeur de la place forte. Le train et sa traînée de fumée paraissent par contre minuscules.
Liez, bien plus que Fresez, a le don de l'observation vivante. Il aime introduire dans ses tableaux des scènes de vie anecdotiques peuplées de personnages comme dans cette vue où on trouve des promeneurs le long de l'Alzette, un charretier ainsi qu’une femme avec une hotte sur le dos remontant la rue de Trèves.
Acquis par la « Société des Amis des Musées » au début du 20e siècle, le tableau de Liez a intégré la collection du Musée national d’histoire et d’art en 1941.