Cette médaille est rarissime à plus d’un titre. D’une part, il s’agit d’une médaille sculptée dans un matériau rare, le bois de buis. D’autre part, elle a été réalisée par Jean Second (1511-1536), artiste aux multiples talents, dont celui de poète néo-latin érotique, qui il allait devenir secrétaire de l’empereur Charles Quint. La production de cet artiste précoce ne déborda pas le cadre de son entourage. Elle s’étend sur moins de six ans, entre 1528 et 1534, durant lesquels il réalisa une quinzaine de médailles, toutes extrêmement rares, voire uniques. Ses œuvres reflètent un caractère intime et étaient certainement réservées à un petit cercle de proches.
Par ailleurs, peu de médailles peuvent être reliées à un personnage luxembourgeois du XVIe siècle. Nicolas de Busleyden (1506-1889) était issu d’une importante famille au service de la cour bourguignonne et de Charles Quint. De souche luxembourgeoise, leur patronyme renvoie à un village au nord du Grand-Duché, Bauschleiden (Boulaide). Il y aurait eu un château, mais dont on ignore tout, jusqu’à son emplacement. Nicolas de Busleyden est nommé le 18 juin 1534 conseiller au Conseil extraordinaire de Brabant. Coseigneur de Guirsch, près d’Arlon, il épouse Philippote Vander Noot, fille du chancelier de Brabant, le 29 octobre 1542. Nommé conseiller ordinaire au Conseil de Brabant le 19 juin 1558, il mourut en avril 1559. Son frère, Jérôme de Busleyden, fut un proche d’Erasme et le fondateur du Collège des Trois Langues à Louvain.
Cette médaille s’inscrit dans la tradition bourguignonne, perpétuée à la cour de Marguerite d’Autriche à Malines, foyer humaniste et artistique privilégié. L’œuvre est influencée par l’Allemagne, autant par le choix du matériau que par le style de la représentation. Ce modèle uniface est à la fois l’une des premières mais aussi l’une des meilleures réalisations de cette époque.